Au-delà du véganisme : les actions directes illégales pour les animaux

Actions Antispécistes Sherbrooke (page facebook) m’a invité à donner une conférence à l’Université de Sherbrooke le 4 avril pour discuter des actions directes illégales pour venir en aide aux animaux.

Voici ma présentation en PDF “La libération animale au-delà du véganisme : de la désobéissance sociale à la désobéissance civile“.

Actions antispécistes Sherbrooke publie aussi un zine, voici leur premier numéro : Zine antispéciste – no 1.

Merci à Frédérick Fortier, Jean-Christophe Pagé et Diane Courchesne pour leur engagement !

Conference by Will Kymlicka “Animal Law. Beyond the Property/Personhood Debate”

Conférence de Will Kymlicka (Queen’s University) à l’occasion des Grandes conférences en science politique de l’UQAM.

Titre : Animal Law. Beyond the Property/Personhood Debate
Lieu : Jeudi 24 novembre 2016 à 17h30.

La conférence sera donnée en anglais, suivie d’une discussion de Christiane Bailey (Université de Montréal) en français et d’une période de questions-discussion bilingue avec le public.

Venez en grand nombre !

L’inscription est gratuite, mais obligatoire :
https://www.eventbrite.ca/e/reforming-animal-law-beyond-the-propertypersonhood-debate-tickets-29281533856?aff=es2

La conférence est organisée par Eve Seguin (Science politique, UQAM) dans le cadre des Grandes conférences de science politique à l’UQAM.
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Écosphère Montréal 2016

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Une transition végane pour une plus grande justice alimentaire, environnementale et intergénérationnelle

Conférence de Christiane Bailey à la Foire Écosphère de Montréal (13 et 14 août 2016) au Parc Jarry.

Voir la présentation en PDF ici.

La Foire écosphère, c’est 150 exposants, 35 conférences, 5 documentaires, 3 expos, des ateliers, une cuisine collective et plein d’autres activités. En collaboration avec le Forum social mondial.

Ma conférence aura lieu le dimanche 14 août à 16h au Parc Jarry.

Je discuterai des impacts environnementaux de l’élevage, de la chasse et de la pêche et le rôle du véganisme dans le développement d’une alimentation mondiale plus juste, plus écologique et plus respectueuse des animaux qui partagent la planète avec nous.

Voir la programmation complet des conférences en PDF.

Résumé de ma conférence :

Une transition végane pour une plus grande justice alimentaire, environnementale et intergénérationnelle

Depuis 1970, les populations d’animaux sauvages vertébrés ont chuté de 52% en raison de leur exploitation (notamment, la pêche) et de la perte de leurs habitats, en grande partie due à l’augmentation du nombre d’animaux d’élevage. Malgré l’impact négatif déjà énorme des 64 milliards d’oiseaux et de mammifères engraissés et tués chaque année (gaspillage alimentaire, appauvrissement des sols, perte de biodiversité, pollution de l’eau, GES, déchets organiques, déforestation, résistance bactériologique, etc.), l’ONU prévoit que la production mondiale de viande devrait doubler d’ici à 2050. Cette sombre prédiction rend urgente une transition globale vers une alimentation végétalienne, au centre de tout espoir de développer une alimentation plus juste, plus écologique et plus respectueuse des animaux qui partagent la planète avec nous.

Invitée par l’Association végétarienne de Montréal

En savoir plus :

facebook.com/projetecosphere/
Événement facebook

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Conférence : Animaux, capitalisme et environnement (Animals, Capitalism, and the Environment)

Animaux, capitalisme et environnement
(Animals, Capitalism and the Environment)

Dimanche 19 juin 2016
17h30 à 20h30 (portes ouvrent à 17h)
CCSE Maisonneuve
4375, rue Ontario Est, Montreal, Quebec H1V 1K5

Conférerence-discussion organisée par L’Amarante, Coopérative de Solidarité en collaboration avec le Réseau JASE et animée par Christiane Bailey.

Un repas végétalien et des boissons seront servis.

Conférencier-ère-s:

Dinesh Wadiwel, Directeur du Master of Human Rights, Université de Sydney (Australie) et auteur de The War against Animals, Brill, 2015.

Andrea Levy, Docteure en histoire, membre du comité de rédaction du magazine Canadian Dimension et membre des Nouveaux cahiers du socialisme

Frédéric Côté-Boudreau, Doctorant en philosophie politique, Queen’s University

Un repas végétalien et des boissons seront servis. (Les portes ouvrent dès 17h)

Entrée libre (contributions volontaires).

DINESH WADIWEL

“Le loup-garou: les animaux sous le capitalisme”
(The Werewolf: Animals under Capitalism)

*La conférence de Dinesh Wadiwel sera donnée en anglais et une traduction française sera disponible.

the war against animalsAbstract: Human domination of animals has accelerated under capitalism. The intensification of production, for example in the development of factory farms and CAFOs, has created new horrors in our treatment of animals. Industrialised methods of fish capture have exposed trillions of sea animals to human violence, relentlessly and non sustainably depleting the oceans of life. Meanwhile, human scientific experiementation on animals has continued to expand, often driven through the system wide financial incentives provided by the growth of the pharmaceutical industry and new product development. This talk aims to explore the situation of animals under capitalism. Drawing from Marx’s value theory, it will be argued that the rationality of capitalism suggests that  human utilisation of animals will continue to accelerate. However, capitalism presents a set of contradictions, and creates historically unprecedented opportunities  for ending human violence towards animals. This talk will explore some of these opportunities that are available to animal advocates.

Dinesh Wadiwel is a Lecturer and Director of the Master of Human Rights at the University of Sydney.His research interests include sovereignty and the nature of rights, violence, race and critical animal studies, and he is author of the monograph The War against Animals (Brill, 2015).

“Le loup-garou: les animaux sous le capitalisme”

Résumé : La domination des humains sur les animaux s’est accélérée depuis l’avènement du capitalisme. L’intensification de la production, entre autres au sein des élevages industriels et des confinements intensifs, a donné naissance à de nouvelles horreurs dans nos traitements envers les animaux. Les méthodes industrielles de prises de poissons ont exposé des milliers de milliards d’animaux marins à la violence humaine, de manière insoutenable et en épuisant sans relâche la vie dans les océans. Pendant ce temps, les expériences scientifiques sur les animaux ont continué de se répandre, souvent stimulées par un important système d’incitatifs économiques provenant de l’industrie pharmaceutique et du développement de nouveaux produits. Le but de cette présentation sera d’explorer la situation des animaux sous le capitalisme. En s’inspirant de la théorie de la valeur chez Marx, je soutiendrai que la rationalité du capitalisme laisse supposer que l’utilisation que les humains font des animaux ne pourra que s’amplifier. Néanmoins, le capitalisme présente son lot de contradictions et crée des occasions historiques sans précédent pour abolir la violence des humains envers les animaux. Quelques-unes de ces occasions accessibles aux militantes et militants des droits des animaux seront ainsi discutées.

Dinesh Wadiwel est professeur associé et directeur de la maîtrise en droits humains à l’Université de Sydney (Australie). Ses intérêts de recherche comprennent la souveraineté et la nature des droits, la violence, le concept de race et les études animales critiques. Il est l’auteur du livre The War against Animals (Brill, 2015).

* This conference will be given in English and French translation will be available.

ANDREA LEVY

“Nature morte: le mouvement environnemental et la justice animale, un état des lieux”

Résumé à venir

Andrea Levy, Docteure en histoire, membre du comité de rédaction du magazine Canadian Dimension et membre des Nouveaux cahiers du socialisme

Chercheure et militante engagée pour la justice animale, Andrea nous parlera des difficultés et des stratégies pour rallier la gauche et le mouvement pour la défense des autres animaux. Titulaire d’un doctorat en histoire et d’un post-doctorat en sociologie, Andrea développe une critique socialiste du libéralisme défendu par certains antispécistes, mais est également très critique de l’anthropocentrisme des écosocialistes. Andrea Levy est co-fondatrice du groupe communautaire Action pour un service animalier public (ASAP) et membre du collectif justice animale de Québec solidaire (QS). Elle a récemment publié Vanishing Point, un éditorial sur la crise environnementale, ainsi qu’un numéro spécial What’s to Eat, dans Canadian Dimension, le plus ancien magazine de gauche au Canada. Elle est également co-ordonnatrice de l’Université populaire organisée par Les nouveaux cahiers du socialisme (UQAM, 20-23 août 2015).

FRÉDÉRIC CÔTÉ-BOUDREAU

« Vers des relations post-capitalistes avec les animaux »

Résumé : La plupart de nos relations avec les animaux sont des relations d’exploitation ou d’appropriation : dans le cas des animaux domestiqués, on les enferme, on les insémine, on les engraisse, on les achète et on les vend, on les tue et on les transforme en divers produits de consommation. On s’approprie leur corps, leur travail, leur vie et celle de leurs enfants. Les animaux non domestiqués, quant à eux et s’ils ne sont pas chassés, pêchés ou empoisonnés, se voient plutôt dépossédés de leur habitat et de ce qu’ils ont besoin pour vivre sainement, car les humains considèrent que toute la planète et ce qui y habite leur appartient.

Et si ces animaux étaient plutôt considérés comme des individus à part entière? De quoi aurait l’air des sociétés où les animaux ne sont plus considérés comme des marchandises que l’on peut acheter, faire fructifier et vendre, ou des ressources naturelles à exploiter?

Dans nos relations avec les animaux qui font partie de nos sociétés, je tenterai d’imaginer des formes de collaboration et de travail qui ne seraient plus basées sur la domination et l’exploitation et qui permettraient aux animaux de développer et d’exprimer leur propre agentivité.

Dans nos relations aux animaux vivant librement (dits « sauvages »), il nous faudra penser des formes de partage du territoire, voire de décolonisation. En effet, considérant qu’à l’heure actuelle toute exploitation de ressources naturelles (renouvelables et non renouvelables) entraîne des morts considérables, il nous faudra prendre acte que le développement durable n’est guère suffisant et que nous devrions sans doute envisager la décroissance pour des raisons antispécistes.

Pour bâtir un monde qui n’est plus fondé sur l’exploitation des individus et dans lequel tous et toutes peuvent s’épanouir, nous devons en effet radicalement remettre en question les assises de notre système économique.

Frédéric Côté-Boudreau est doctorant en philosophie politique, Queen’s University

Coop Solidarite Dinesh Andrea Banner facebook even

Événement faceboook : facebook.com/events/715524795252682/

Info: jacinthe@cooplamarante.com

jase amarante

« Zoos et cirques : une mauvaise éducation à propos des animaux » par Donaldson et Kymlicka

Zoos et cirques : une mauvaise éducation à propos des animaux

par Sue Donaldson et Will Kymlicka

Publié le vendredi 6 mai 2016 dans The Globe and Mail: “Zoos and circuses: The wrong kind of education about animals” et traduit de l’anglais par Christiane Bailey.

“Captive animals show young people that animals don’t have the fundamental rights to freedom, privacy or to live their own lives”

– Sue Donaldson and Will Kymlicka

Asian elephants perform for the final time in the Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus on May 1 in Providence, R.I. (Bill Sikes/Associated Press).
Asian elephants perform for the final time in the Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus on May 1 in Providence, R.I. (Bill Sikes/Associated Press).

“Plusieurs Canadiennes et Canadiens ont hoché la tête en signe d’approbation en apprenant la retraite des éléphants des cirques Ringling Brothers et ont grincé des dents devant les photos de Justin Bieber aux côtés de son « tigre à louer ». Suivant la récente décision de Sea World de cesser la reproduction des orques en captivité, ces réactions suggèrent un malaise grandissant dans l’opinion publique à propos de l’éthique de la captivité et de la reproduction des animaux à des fins de divertissement.

Les éléphants, les tigres et les dauphins dans la nature parcourent de grandes distances, négociant des environnements physiques infiniment riches et des mondes sociaux complexes. Le niveau de privation impliqué dans leur captivité – la solitude, l’ennui, la stérilité abrutissante – est terrible à contempler.

Ce malaise grandissant au sein du public a poussé l’industrie multimilliardaire des zoos à refaire l’image des zoos comme des institutions à vocation « éducative » et non de « divertissement » dans l’espoir que cela rende la captivité plus acceptable. Mais ce déplacement est bien plus lié à l’expérience humaine qu’à la situation des animaux eux-mêmes. Pour eux, les privations sociales et environnementales restent très réelles, et les soi-disant habitats enrichis ne font polir une réalité de contrôle strict, de manipulation et d’appauvrissement, peu importe que les animaux soient ou non entraînés pour des performances publiques.

De plus, la distinction entre éducation et divertissement est égarante. Les cirques, les parcs aquatiques et les zoos sont tous impliqués dans l’éducation. Malheureusement, ce n’est pas le type d’éducation dont l’industrie se targue – éveiller chez les enfants l’amour, le respect et l’admiration pour les animaux sauvages, les informer sur les comportements animaux « naturels » ou conscientiser sur les menaces des animaux et de leurs habitats.

Au contraire, un champ de recherches en plein essor a documenté le « curriculum caché » de l’industrie des animaux captifs, indiquant que la réelle fonction éducative est d’inculquer aux enfants l’idéologie de la suprématie humaine et de les éloigner de l’empathie interespèce.

Des travaux pionniers de psychologues, comme Gail Melson révèlent que les jeunes enfants reconnaissent naturellement les animaux comme des êtres intentionnels avec leur propre vie mentale et leur propre vie à vivre.

Les animaux sont centraux dans le monde psychologique et social des enfants, objets d’amour et de fascination à l’état d’éveil et populant leurs rêves la nuit. Les enfants ne reconnaissent pas la hiérarchie humain-nonhumain; ils reconnaissent les animaux comme des amis, des voisins, des membres de la famille – comme des égaux.

Les enfants n’ont pas à être éduqués à respecter et à aimer les animaux. Au contraire, afin d’en venir à accepter les façons dont nos sociétés exploitent et mangent les animaux, les enfants doivent être éduqués à cesser de se soucier d’eux. Les zoos et les cirques participent de cette éducation. Les cages des zoos aident à construire physiquement cette séparation humain-animal. Ils apprennent aux enfants que les animaux n’ont pas droit à la liberté ou leur intimité, ni même aucun droit fondamental à vivre leurs propres vies. Ils apprennent aux enfants que les gens célébrés comme experts des animaux et soigneurs d’animaux sont les mêmes qui déchirent les familles et les amitiés d’animaux captifs, tuent les animaux en surplus et, dans certains cas, punissent les animaux afin qu’ils se comportent « de façon naturelle » ou performent selon les attentes.

Ce n’est pas seulement l’industrie des zoos et des cirques qui dissémine cette éducation idéologique. Un processus semblable a lieu dans les écoles. Cela commence dès les premières années lorsque les enfants élèvent des poussins dans les classes, ignorant ce qui leur arrive lorsqu’ils deviennent adultes. Ce processus d’endoctrinement est complet une douzaine d’années plus tard lorsque les élèves de biologie découpent des fœtus de cochons ou se lancent des yeux de bœufs en classe.

La recherche a systématiquement montré la supériorité pédagogique des alternatives à la dissection, le coût psychologique pour les étudiants forcés à manquer de respect pour les animaux et le taux disproportionné de jeunes femmes et d’étudiant.e.s autochtones qui choisissent de quitter une culture scientifique qui définit les animaux comme des objets expérimentaux et non comme des sujets vivants. Et pourtant cette pratique continue en tant qu’élément clé de notre éducation idéologique dans la séparation humain-animal.

Dans son récent livre, Are We Smart Enough to Know How Smart Animals Are?, Frans de Waal raconte l’histoire de chimpanzés au Zoo de Londres ayant été introduits au thé d’après-midi anticipant les dégâts qu’ils feraient, permettant aux spectateurs de rire d’eux, rassurés de la supériorité de la civilisation humaine. En réalité, les chimpanzés ont rapidement appris comme utiliser le pot de thé et les tasses, s’asseyant à la table pour apprécier leur tasse de thé. Ce n’était pas le bon message et les chimpanzés ont été « éduqués à recracher le thé, lancer de la nourriture et boire directement de la théière ».

Plusieurs études révèlent l’échec des zoos et des cirques à nous éduquer à propos des capacités des animaux, de leurs sociétés et de leurs besoins en termes d’habitats. Ils sont beaucoup plus utiles à nous enseigner comme les dénigrer.”

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Lire l’article original sur le site du Globe and Mail : http://www.theglobeandmail.com/opinion/zoos-and-circuses-the-wrong-kind-of-education-about-animals/article29905445/

Sue Donaldson et Will Kymlicka sont co-fondateurs de APPLE – Animals in Philosophy, Politics, Law and Ethics research initiative à Queen’s University (Ontario, Canada). Ils ont publié Zoopolis. A Political Theory of Animal Rights chez Oxford University Press en 2011.