Les Ateliers de l’Éthique (CREUM) Appel à contributions sur l’éthique animale et la justice animale

Les Ateliers de l’éthique/The Ethics Forum

CREUM

(English will follow)

Sous la direction de Valéry Giroux (Université de Montréal) et Jean-Philippe Royer (Université de Montréal & Université catholique de Louvain).

La revue Les Ateliers de l’éthique sollicite des contributions portant sur les thèmes de l’éthique animale et de la justice animale.

L’éthique animale se consacre à la responsabilité morale des êtres humains à l’égard des autres animaux appréhendés en tant qu’individus. La question de l’inclusion de certains animaux non humains dans la communauté morale, et peut-être même juridique, donne lieu à une réflexion sur les critères qui sous-tendent la valeur morale des entités et sur la façon dont les différentes théories normatives demandent aux agents moraux de se comporter envers les animaux – si tant est que certains d’entre eux puissent être considérés comme des patients moraux. Faut-il penser nos obligations envers les autres animaux à partir de l’utilitarisme, du déontologisme, de l’éthique de la vertu ou encore de l’éthique de la sollicitude ? Quelles sont ces obligations ? Se limitent-elle à minimiser la souffrance infligée aux animaux ? Remettent-elles plutôt en cause toute utilisation d’un être sensible pour des fins humaines ? Bien que les quarante dernières années aient vu paraître de très nombreuses publications sérieuses sur le sujet, certaines questions n’ont pas, à ce jour, trouvé de réponses qui fassent consensus. Comment penser l’intérêt à vivre ou la valeur de la vie des animaux non humains ? Comment envisager par ailleurs leur intérêt à être libre : peut-il être intrinsèque ou est-il tout au plus instrumental ? Les intérêts des animaux, s’ils existent, doivent-ils être protégés de la même manière que l’on protège les intérêts similaires des êtres humains ? Est-ce que toute utilisation d’animaux non humains constitue une exploitation ? L’analogie entre animaux sensibles non humains et cas humains marginalisés est-elle légitime ? Qu’en est-il des autres parallèles suggérés entre certaines formes d’utilisation d’animaux et certains types d’exploitation humaine ? Que penser de l’objection de la prédation ou de celle des torts causés indirectement aux animaux par l’agriculture céréalière d’un monde végane ? Avons-nous la responsabilité individuelle d’adopter le véganisme ?

D’une réflexion éthique portant sur ces nombreuses problématiques classiques concernant les obligations morales que les êtres humains ont envers les autres animaux, la philosophie animale normative se déplace aujourd’hui de plus en plus vers le domaine du politique afin de porter davantage sur les devoirs de justice qui les concernent. De ce point de vue, on peut d’abord se demander ce qui rend une entité digne de justice. Est-ce uniquement la participation au système coopératif d’une société, l’autonomie rationnelle, la vulnérabilité et la capacité à être affecté par la structure institutionnelle sociétale ou autre chose ? Le contractualisme est-il nécessairement limité à l’inclusion de sujets humains ou peut-on mettre à l’épreuve et, éventuellement, renouveler les approches contractualistes « classiques » dans le but de les rendre hospitalières au droit des animaux ? Les animaux non humains peuvent-ils être inclus parmi les bénéficiaires de la justice distributive ? Devrait-ils avoir accès aux conditions minimales du bien-être, aux avantages, aux ressources, aux biens sociaux premiers ou à l’épanouissement à travers l’exercice de certaines capabilités ? Quels devoirs et responsabilités avons-nous collectivement envers eux ? S’agit-il uniquement d’obligations négatives (le respect des droits et libertés les plus fondamentaux) ou avons-nous des devoirs positifs à leur égard qui émaneraient des formes variées de relations que les animaux entretiennent avec les sociétés humaines et leurs institutions ? On peut également se demander quelles sont nos obligations spécifiquement politiques à l’égard des animaux non humains. Doivent-ils être considérés comme des membres à part entière de « communautés mixtes », partageant un même projet de citoyenneté ? Qu’en est-il des animaux sauvages qui, bien que ne vivant pas parmi nous, sont grandement affectés par les diverses entreprises humaines, notamment par la détérioration des écosystèmes dont ils dépendent ? Doivent-ils être eux aussi pris en compte dans l’élaboration d’une « justice globale » ?

Le dossier spécial s’intéressera aux débats contemporains de la philosophie animale normative. Les textes soumis devront analyser des problématiques liées principalement aux enjeux moraux et politiques mentionnés, mais aussi, si les auteur(e)s le souhaitent, examiner les facettes juridiques et socioéconomiques des pratiques sociales touchant les animaux non humains. Bien sûr, les sujets qui seront abordés pourront également se trouver en amont ou en périphérie de ces questions centrales.

Les Ateliers de l’éthique/The Ethics Forum est la revue du Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal (CRÉUM), et publie maintenant trois numéros par an entièrement accessibles sur le web. Elle publie des articles de recherche traitant d’éthique sous ses multiples formes, en particulier les enjeux normatifs des politiques publiques et des pratiques sociales.

Détails pour la soumission des contributions:

Envoi d’une proposition d’article (500 mots max.) : 15 mars 2014.

Si votre proposition est acceptée, votre article devra être soumis au plus tard le 15 juin 2014.

Les textes publiés seront sélectionnés parmi les meilleurs et un processus de correction s’ensuivra après l’évaluation qui sera envoyée aux auteurs. Chaque texte sera évalué par deux pairs à double insu.

– Textes de 6000 à 12000 mots, simple interligne.
– Police à utiliser: Times New Roman 12 point.
– Notes en fin de texte et non en bas de pages.
– Inclure un résumé de 200 mots en français et en anglais.

Le détail des consignes aux auteurs se trouve sur le site de la revue.

Les propositions et articles seront soumis par courrier électronique en format .doc aux responsables du dossier Valéry Giroux (valery.giroux@umontreal.ca) et Jean-Philippe Royer (jean-philippe.royer@umontreal.ca).

CREUM 2

The Ethics Forum solicits contributions on the topics of animal ethics and animal justice.

Guest Editors: Valery Giroux (Université de Montréal) and Jean-Philippe Royer (Université de Montréal & Université catholique de Louvain)

Animal ethics is the branch of moral philsophy devoted to the study of the moral responsibilities of humans towards other animals, understood as individuals. The question of the inclusion of some non-human animals in the moral community, and perhaps even in the legal one, gives rise to reflection on the criteria of moral value for an entity, as well as reflection on how the different normative theories require moral agents to behave towards animals –assuming that some of them can properly be considered as moral patients. Should we determine our obligations to other animals from the perspective of utilitarianism, deontology, virtue ethics or the ethics of care? What are these obligations? Are they limited to the minimization of animal suffering? Or, do they call into question any use of a sentient being for human purposes? Although a vast number of serious books and articles have been published in the last forty years, some questions have not yet found satisfying answers, and consensus still evades us. What value should we place on the interest in staying alive and on the lives of non-human animals? How should we understand their interest in liberty: is it intrinsic or merely instrumental? Do animal interests, if indeed there are any, need to be protected in the same way as similar interests in human beings? Does any use of non-human animal for human ends constitute a form of exploitation? Is the analogy between non-human sentient animals and human marginalized cases legitimate? What about the other parallels often suggested between certain uses of animals and certain types of human exploitation? How should we respond to the objections from predation in the animal kingdom and from the harm caused unintentionally to animals in the grain fields? Do we have an individual responsibility to adopt veganism?

Starting these many traditional issues concerning animal ethics, normative animal philosophy is increasingly moving towards the political field to focus more on the duties of justice that concern animals. From this point of view, we can first ask what makes an entity worthy of justice? Is it the participation in the cooperative system of a society? Rational autonomy? Vulnerability and a capacity to be affected by the social institutional structure? Or something else? Is contractualism necessarily limited to the inclusion of human subjects or can we question and eventually renew « classical » contractarian approaches in order to make them more hospitable to animal rights theory? Can nonhuman animals be included among the recipients of distributive justice? Should they have access to the minimum conditions of well-being, advantages, resources, primary social goods or flourishing through the exercise of certain capabilities? What duties and responsibilities do we collectively have towards them? Do we have only negative obligations (respect for basic rights and liberties) or do we have positive obligations that emanate from various forms of relationships animals have with human societies and their institutions? One can also ask what are our specific political obligations to nonhuman animals? Should they be considered full members of « mixed communities »: sharing the same citizenship project? What of wild animals whom, although not living among us, are greatly affected by various human endeavors, including the deterioration of the ecosystems on which they depend? Must they be also taken into account in the development of a « global justice « ?

This special edition of the journal will focus on contemporary debates in normative animal philosophy. Submissions should analyze problems linked primarily to the aforementioned moral and political issues, but submissions examining the legal and socio-economic aspects of social practices involving non-human animals will also be considered. Of course, these topics are suggestions. Submitters are invited to select a theme that is adjacent to these central questions.

Les Ateliers de l’éthique/ The Ethics Forum is the bilingual journal (French and English) of the Centre for Research in Ethics of the University of Montreal (CREUM), and now publishes three issues per year entirely accessible on the web. The journal publishes academic articles pertaining to all the domains of ethics, with particular attention to the normative challenges of public policies and social practices.

For more information, visit our new website.

Submission details

Submission of abstract (500 words max): March 15th, 2014. Decisions will be made within a month.

Upon notification of acceptance, you will be invited to submit the full paper no later than June 15th, 2014.

– Texts from 6000 to 12000 words, single spaced.
– Font must be Times New Roman, 12 point.
– Notes should be placed at the end of the text and not at bottom of page.
– Include an abstract of 200 words max. in English and French.

Detailed instructions to authors are available on the journal website.

Abstract and articles should be submitted via email in .doc format at the following addresses: valery.giroux@umontreal.ca and jean-philippe.royer@umontreal.ca.

 CREUM

Published by

Christiane

Coordonatrice du Centre de justice sociale de l'Université Concordia (Montréal) - Coordinator Social Justice Centre (Concordia University, Montreal)

Leave a Reply